Discipline, réalisme, défense… Comment les Fidji ont créé l’exploit face à une Australie déboussolée
- L'Ovalie Média
- 20 sept. 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 oct. 2023
Au bout d’un match maîtrisé du début à la fin, les Fidjiens se sont défaits de l’Australie ce dimanche soir (22-15). Dans un stade Geoffroy Guichard acquis à leur cause, les coéquipiers de Levani Botia et Josua Tuisova ont livré une prestation semblable à celle d’une grande nation, ce qui ne fut pas le cas de l’Australie.
C’est le premier gros coup de cette coupe du monde 2023. Mal embarqués après une première défaite face au Pays de Galles, les Fidjiens jouaient leur survie (déjà) dimanche face à l’Australie. Ces derniers, après un succès face à une belle équipe de Géorgie (35-15) étaient en passe de prendre une grosse option sur la qualification en quart de finale. Pourtant, portés par un stade en furie, les Fidjiens ont renversé leurs adversaires et se replacent dans la course à la qualification, provoquant par la même occasion une interrogation sur le niveau de l’équipe d’Australie. Les hommes d’Eddie Jones ont en effet rendu une copie plus qu’insatisfaisante pour une nation majeure. Ils devront impérativement s’imposer face aux Gallois dimanche soir pour espérer quelque chose dans cette poule C qui risque d’être animée jusqu’à la fin.

À l’image de Nayacalevu, les Fidjiens ont largement dominé les collisions. Crédit photo : Olivier Chassignole / AFP
Le réalisme fidjien, enfin !
Souvent pointée du doigt, la réussite des buteurs fidjiens semble résolue pour le moment. Auteur d’un 100 % face aux perches (cinq coups de pieds réussis pour autant de tentatives) le demi de mêlée Simione Kuruvoli a remplacé à merveille Frank Lomani et a probablement enfin gagné sa place dans le XV titulaire. Ses quatre pénalités ont permis de distancer petit à petit les Australiens qui ne sont jamais revenus. Malgré la blessure de Caleb Muntz, l’ouvreur phare, la charnière fidjienne a su prendre ses responsabilités, alternant le jeu au pied sur des sorties de camps généralement très bien réalisées et d’autres coups de pieds de pression millimétrés. En témoigne l’essai inscrit par Josua Tuisova au retour des vestiaires, à la suite d’un jeu au pied haut tapé par le demi de mêlée, faisant par la même occasion exploser un public en fusion.
La défense fidjienne croque l’attaque australienne
Si le premier essai encaissé dès la 23ᵉ minute par les hommes de Simon Raiwalui relève d’une grossière erreur d’inattention de la défense, l’attaque australienne a longtemps buté sur une ligne fidjienne agressive, distribuant les plaquages appuyés. Parmi les temps forts, ces multiples grattages réalisés en fin de match par Tuisova, Botia ou encore Cirikidaveta, écœurant une équipe australienne peu inspirée dans le jeu proposé. Un constat implacable assumé par le manager australien Eddie Jones : « Nous ne sommes pas parvenus à avancer suffisamment, au contraire des Fidji qui méritent vraiment leur victoire. Ce qui m’inquiète, c’est de ne pas avancer, c’est le principe même du rugby.», lâchait-il après la rencontre. Outre la défense ultra-efficace des gratteurs fidjiens, l’animation des trois quarts, menés par un Carter Gordon une nouvelle fois décevant, a bien trop souvent manqué d’inspiration.
Autre fait marquant de ce match : l’indiscipline des Australiens, bousculés dans toutes les phases de combat et incapables de réagir. Les Wallabies sortent du match avec un total de 17 pénalités concédées contre seulement 8 pour les Fidjiens. Dans ces conditions, impossible pour l’Australie de gagner un face-à-face international de haut niveau.
En plus de marquer un coup d’arrêt dans la progression des coéquipiers de Will Skelton, cette défaite ravive la question du niveau de l’équipe d’Australie aujourd’hui, qui semble insuffisant pour rivaliser avec les grandes nations. Les Fidjiens de leur côté réalisent un exploit historique et reviennent à quatre petits points des Gallois (10 points) et à hauteur de l’Australie (6 points) dans cette poule C.
Maxence Landillon
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